Je suis un activiste raté
« Coudonc, où est le gars qui était censé filmer? », me demande Marjo. Je réponds avec un haussement d’épaules que je ne l’ai pas vu. Plus tard, j’apprendrai que mon collègue de 99%Média a dû s’occuper d’un de ses amis qui avait eu un accident. Mais sur le coup, c’est sûr, je pense que c’est de ma faute. Rien de ce que j’ai fait n’a marché. Même pas foutu de remplir un autobus de 50 places. Je devais avoir l’air pathétique au salon du livre anarchiste avec ma pile de tracts que je n’avais pas le courage de distribuer. Il y a des fois où je surmonte ma gêne, mais là, ça n’allait vraiment pas. Je n’ai pas été plus brillant aux événements du FRAPRU. Bon, quand même un peu. Je suis allé vers les gens que je connaissais et j’ai même abordé des militants qui étaient descendus de Québec pour le camp. Étaient-ils là, à la manif? Je ne peux pas le savoir parce que notre autobus, qui est parti un peu juste de Montréal, est arrivé en retard à l’Hôtel Hilton et il faut commencer nos discours sans attendre. Crime que j’ai honte de ne pas arriver ... >>>