Série-Choc: PEGIDA, Le Front National et le Québec

Crédit photo: Samer Beyhum. La journaliste de 99% Média s’étant vu attribuée le titre d’islamiste sur la page Facebook de PEGIDA, pour avoir parlé d’eux récemment, elle a pu constater qu’un partisan du groupe, avec l’accord de PEGIDA, a écrit sur elle qu’il la verrait très bien porter une burka. La photo du chat voilé représente donc très bien le ridicule de la situation. Sous couvert de la lutte à l’islamisation, on n’hésite cependant pas à vouloir voiler sous une burka des femmes qui dérangent! On peut donc penser que la lutte risque d’être longue!!!!

 

Samedi le 28 mars 2015, une manifestation est prévue par le groupe PEGIDA, qui se dit contre l’islamisation du Québec et ce, en plein cœur du quartier «Petit Maghreb », à Montréal. Cette manifestation suscite de nombreuses inquiétudes, tant chez les politiciens municipaux, provinciaux mais également au fédéral. L’homme se disant derrière le groupe PEGIDA, M. Jean-François Asgard, s’est d’ailleurs dit proche des idées du Front National en France, le 26 mars 2015, dans une entrevue donnée à Radio-Canada. Pour bien démystifier ce qu’est ce parti, nous avons eu la chance de nous entretenir avec Mme Anaïs Voy-Gillis, qui est membre de l’Observatoire Européens des Extrêmes (droites et nationalistes). Elle est actuellement en 1ère année de thèse à l’Institut Français de Géopolitique. Elle a également fait deux masters, un en droit public (cohabilité par l’École des Hautes en Sciences Sociales, l’École Normale Supérieure et l’Université Paris X Nanterre) et un en géopolitique (Institut Français de Géopolitique).

 

 

Quel est le contexte entourant la fin de la Seconde Guerre Mondiale, avec l’extrême-droite?

 

Au sortir de la Seconde Guerre mondiale, l’extrême-droite est extrêmement affaiblie. Elle recueille seulement 1,51% des suffrages exprimés aux élections législatives de juin 1951. Néanmoins, l’esprit de Vichy survit dans « l’hebdomadaire d’opposition nationale » : le Rivarol. L’extrême-droite vivra dans la clandestinité jusqu’à l’irruption du poujadisme et de la guerre d’Algérie (ou le peuple algérien décide de son indépendance nationale et de la fin de la colonisation française en Algérie).

En 1953, Pierre Poujade créait en effet l’Union de défense des commerçants et artisans. Parti qui remportera 2 500 000 aux élections législatives de 1956. Grâce à la proportionnelle, le parti obtient quelques élus, dont le futur leader du Front National, Jean-Marie Le Pen. Les poujadistes mobilisaient sur la peur de la mondialisation et de la société de consommation. La guerre d’Algérie sera le deuxième événement qui permettra à l’extrême droite de revenir sur la scène politique.

 

Qui sont les fondateurs du parti Front National et ce qu’ils mettaient de l’avant comme idéologie, au départ?

 

Le Front national (FN) a été créé en 1972 à la suite d’une résolution prise par le mouvement nationaliste Ordre Nouveau (un mouvement politique français nationaliste et néofasciste, actif entre 1969 et 1973). Le Pen a participé à la création du Front national en 1972, lors de son 2ème congrès. La création du FN répond à l’objectif d’Ordre Nouveau de créer un parti politique rassemblant l’ensemble de la droite nationaliste et de prendre part au jeu démocratique en se présentant aux élections. Le FN fut créé dans la perspective des élections législatives de mars 1973 à laquelle certains de ses membres prirent part. Le parti réunit seulement 1,73% des suffrages exprimés et seul Jean-Marie Le Pen dépassa le seuil des 5% à Paris.

Jean-Marie Le Pen est élu président du parti au moment de son congrès constitutif le 5 octobre 1972. S’il est le plus connu des fondateurs, de nombreuses autres personnalités d’extrême-droite ont pris part à la fondation du parti, parmi lesquels d’anciens membres de la Waffen-SS (branche militaire nazie) ou de la division SS Charlemagne, comme Léon Gaultier ou Pierre Bousquet. On y trouve aussi d’anciens membres du mouvement Occident* (mouvement dissous en 1968 dont sont issus plusieurs membres d’Ordre Nouveau). Parmi les fondateurs on retrouve également François Duprat, futur numéro 2 du parti (assassiné en 1978) et Roger Holeindre, ancien membre de l’Organisation armée secrète, ou OAS (organisation clandestine française créé en 1961 pour la défense de la présence en Algérie. Elle prônait l’utilisation de tous les moyens nécessaires pour atteindre ce but, y compris le terrorisme et l’assassinat de personnalités politiques. Entre 1961 et 1962, elle a fait plus de 2700 victimes).

Le parti se présentera pour la première fois à des élections aux législatives de 1973 et exposera à cette occasion son programme «Défendre les Français ». Il défend une politique atlantiste, l’abrogation des accords d’Evian de 1962 (accords conclus le 18 mars 1962 entre le gouvernement français et les représentants du Front de libération nationale (FLN) en Algérie. Dans ce cadre, la France a reconnu l’indépendance de l’Algérie, l’intégrité de son territoire et l’intégrité de son peuple). Il souhaite aussi l’abrogation des indemnisation des rapatriés d’Algérie, la défense de l’indépendance nationale et la mise en place de la proportionnelle aux élections. Il s’oppose à la construction européenne, et prône la défense des petits commerçants ainsi que le rétablissement de l’ordre. Le parti souhaite définir une « droite nationale, populaire et sociale ». Si certaines positions de 1973 sont aujourd’hui désuètes, de nombreuses sont encore présentes dans les programmes du Front national.

En outre, de nombreux membres du parti sont ouvertement négationnistes (nient la Shoah), antisémites et anticommunisme. À noter toutefois que le terme « négationniste »  est un néologisme créé en 1987. A l’extrême droite, Maurice Bardèche est considéré comme l’un des précurseurs et des fondateurs du négationnisme.

 

Pendant plusieurs années, Jean-Marie Lepen était le président de ce parti. Était-il considéré comme radical, sur la scène politique en France, vu la nature de ses propos?

 

Il y a deux manières d’être radical : par la pensée ou par l’action. Le Front national se veut radical dans le sens où il souhaite être en rupture avec le modèle existant mais ne prône pas la radicalité comme mode d’action.

Jean-Marie Le Pen a présidé le Front national du congrès constitutif de 1972 au Congrès de Tours de 2011 où sa fille, Marine Le Pen, en a été élue présidente. Il reste, néanmoins, Président d’honneur de son parti. Il peut être considéré comme radical dans ses propos ou positions, néanmoins il n’est pas radical au sens politique du terme (il y a des partis radicaux en France comme le Parti radical de gauche mais qui sont des partis proches du centre et non de l’extrême droite).

Dans les propos polémiques qu’il tient, il y a la fois une grande part de croyance dans ce qu’il avance mais également une part de provocation. Il a été condamné à plusieurs reprises pour coups et blessures, pour apologie de crime de guerre, banalisation de crimes contre l’humanité et consentement à l’horrible, provocation à la haine, la discrimination et la violence raciale, antisémitisme, troubles à l’ordre publique, etc. L’une de ses dernières condamnations a eu lieu en 2008 pour complicité d’apologie de crimes de guerre et contestation de crime contre l’humanité pour les propos qu’il a tenu en 2005 dans l’hebdomadaire Rivarol. Les propos qu’il tient provoquent à chaque fois de telles polémiques qu’ils lui garantissent une importante visibilité médiatique.

Les cadres du Front National tiennent aujourd’hui un discours plus lisse et plus policé. Ainsi lorsque dans son « Journal de bord n°366 », diffusé sur le site du Front National le 6 juin 2014, Jean-Marie Le Pen tiendra les propos suivants à l’évocation du nom de Patrick Bruel « Ah oui… On fera une fournée la prochaine fois ». Ses propos déclencheront une polémique qui aura des répercussions en interne de son parti. Sa fille et d’autres membres du parti les dénonceront. Ils vont à l’encontre de la stratégie de dédiabolisation engagée par Marine Le Pen. Elle déclarera à ce sujet au journal Le Figaro le 8 juin 2014 qu’il s’agit d’ « une faute politique » et rappelle que « le Front National condamne de la manière la plus ferme toute forme d’antisémitisme, de quelque nature que ce soit ». Toutefois, il y a toujours un double jeu entre une condamnation médiatique des propos afin d’éloigner tout soupçon d’antisémitisme sur son parti, et une critique de la forme des mots afin de ne pas prendre le risque de voir une partie de sa base militante se détourner du FN.

 

On a vu la fille, Marine, succéder à son père, Jean-Marie Lepen, pour être la présidente de ce parti. Elle a engagé des tentatives de ”dédiabolisation” du parti. Pour quelle raison voulait-elle le ”dédiaboliser”? 

 

Le but de Marine Le Pen était de rendre son discours acceptable afin d’accéder au pouvoir. Ainsi, elle a effacé les aspects rédhibitoires des discours de son père, adopté un langage républicain et démocratique et développé un volet économique jusqu’alors absent de son discours.

Entre Marine Le Pen et son père, il y a deux conceptions différentes de la stratégie et de la communication politique. Jean-Marie Le Pen tient un discours brutal et choquant pour de nombreux Français. Il constituait un frein pour de nombreux électeurs. Le discours du père Le Pen porte le passif émotionnel de la Seconde Guerre Mondiale et est tourné vers le passé. Par ailleurs, le contexte politique a également évolué et Marine Le Pen a su s’y adapter.

Marine Le Pen a fait le choix d’une communication évitant les polémiques inutiles, tourné vers l’avenir et souhaitant gommer l’histoire politique du Front national. Les différences entre le père et la fille sont plus d’ordres stratégiques que politiques, Jean-Marie Le Pen se satisfaisant de son rôle d’agitateur politique. Cette position ne satisfait plus la nouvelle génération de cadres du FN qui souhaitent être élus et gouverner la France. La stratégie de dédiabolisation est essentielle pour ces derniers s’ils souhaitent arriver un jour au pouvoir.

La dédiabolisation est un moyen de moderniser le parti frontiste. La bataille sémantique que conduit Marine Le Pen n’a rien de nouveau à l’extrême droite. Ainsi, dès 1982, Yvan Blot, Président du Club de l’Horloge, avait organisé une conférence « La bataille des mots : quel langage pour l’opposition ? ». Cette volonté de conduire le combat politique également sur le terrain des mots s’inspire de la théorie de l’hégémonie culturelle d’Antonio Gramsci (fondateur du Parti communiste italien), selon laquelle le pouvoir ne s’acquiert qu’à la condition de gagner au préalable la bataille des idées. Dès 1990, Bruno Mégret, alors numéro du 2 du FN, lance une opération destinée à rénover l’image du parti et à conquérir le terrain idéologique dans le débat public. Il s’agit de substituer des mots par d’autres et d’insinuer progressivement les idées et les concepts du Front National dans le débat public. On retrouve d’ailleurs de nombreux concepts aujourd’hui, repris notamment par la droite,  développés dans les années 70/80 par l’extrême-droite, comme la théorie de la préférence nationale.

La dirigeante du FN s’empare également des concepts, du vocabulaire et des thèmes des autres partis. C’est particulièrement flagrant sur les valeurs républicaines et le féminisme. Le fait de venir dans le champ républicain permet à Marine Le Pen de rendre son discours plus acceptable et de le normaliser. Elle a accepté l’héritage républicain dès son accession à la tête du FN en se plaçant sous le signe de la République et de l’héritage révolutionnaire de 1989.  En outre, le parti essaie d’évacuer tous propos antisémites ou portant sur le racisme biologique.  La bataille des mots était donc engagée au FN avant l’arrivée de Marine Le Pen. Elle a hérité des concepts et des mots déjà existants. Comme l’écrivait Gustave Le Bon dans son livre Psychologie des foules (1895), « La puissance des mots est si grande qu’il suffit de termes biens choisis pour faire accepter les choses les plus odieuses». Les nouveaux dirigeants du FN ont adopté leur discours de manière pragmatique aux nouvelles réalités du pays. Il s’agit plus d’options stratégies que de virages idéologiques.

En outre, le parti s’est progressivement détaché des cadres issus des franges les plus radicales du Front national. Il s’est créé un espace politique propre à l’extrême droite. Cette rupture du compromis nationaliste a également créé un espace politique à l’extrême droite du FN pour les mouvements plus radicaux dans la pensée mais également dans les modes d’action.

 

Plusieurs disent que le fond du programme politique reste malgré tout le même, même avec l’arrivée de Marine Lepen et les tentatives de dédiabolisation. Selon vous, le programme et le discours du parti a t-il changé depuis son arrivée?  

 

Le discours du Front national n’a que très peu changé depuis sa création. Marine Le Pen se contente d’opérer des changements sémantiques mais peu de changements sur le fond des idées. Autrement dit, elle dit la même chose que son père mais de manière différente. La réelle différence est qu’elle a développé un volet économique dans son discours et a une vision étatiste que n’avait pas son père.

Les fondamentaux du Front national restent inchangés : rejet de l’immigration, préférence nationale (concept devenu priorité nationale et théorisé au milieu des années 1980 par Jean-Yves Le Gallou), etc. Elle développe un corpus de mots qui font sens et évoquent des images. Pour cela, elle insère à ses discours des mots tel que « laïcité », « service public », « nationalisation », ou encore « protection sociale » qui étaient des mots connotés de manière négative dans le discours de Jean-Marie Le Pen alors qu’ils trouvent un écho positif dans l’imaginaire collectif.

Le Front National est en faveur de la suppression du droit du sol et du regroupement familial. Il souhaite rétablir la peine de mort par référendum, accroître la responsabilité pénale des mineurs de plus de 13 ans et renvoyer les délinquants étrangers. Il prône également une revalorisation du budget de la justice et l’interdiction pour les magistrats de syndiquer ou d’être membre d’un parti politique.

Sous couvert de féminisme, Marine Le Pen remet en cause l’interruption volontaire de grossesse (IVG). Elle souhaite laisser « le libre choix pour les femmes » qui « doit pouvoir être aussi celui de ne pas avorter ». Dans le contexte de crise politique et de défiance des Français à l’égard de l’Union européenne, elle défend un désengagement de l’UE en plusieurs points : primauté du droit national sur le droit communautaire, réappropriation de la monnaie et de la politique monétaire, promotion d’une Europe des Nations, renégociation des traités pour rompre avec la construction européenne, etc.

Au nom de la laïcité, Marine Le Pen dénonce l’islam. La dénonciation de l’islamisme radical, au nom des valeurs de la République, est une manière de dénoncer l’immigration de manière plus acceptable et de se détacher de potentielles accusations de xénophobie. A certains égards, les attaques contre l’islam rappellent celles contre le communisme des années 1970/1980. Il s’agit de l’idée d’un ennemi de l’intérieur avec des appuis extérieurs œuvrant pour la subversion de la France. Le péril est à la fois interne et mondial.

 

Pour certains, la force du FN réside dans le fait que ce parti réussit à parler des problèmes liés à l’immigration. Est-ce un parti qui  «surfe» réellement sur ces problèmes et qui se fait de la popularité en parlant de choses que les autres partis français ne parlent pas, ou les créé t-il, avec sa réthorique politique?

 

Jean-Marie Le Pen prétendait « dire tout haut ce que tout le monde pense tout bas ». Le Front National dénonce l’immigration comme un péril pour l’unité nationale. Il a toujours s’agit d’un thème récurent du FN.

Le succès du FN aujourd’hui n’est pas tant dû à son discours sur l’immigration qu’à sa dénonciation du système et des élites. Le parti joue sur les mécontentements. Encore une fois, entre le père et la fille, le discours n’a pas changé sur le fond, mais uniquement sur la forme. Marine Le Pen déclarera durant la campagne des présidentielles de 2012 : « Leur “système” n’est pas fait pour nous, peuple de France (…), il est fait pour eux, petite élite, oligarchie restreinte ». Elle accuse les élites d’avoir pris le pouvoir politique et économique : « La banque a pris le pouvoir. Goldman Sachs suscite partout des coups d’État, elle place ses hommes à la tête des pays de la zone euro, place son homme à la tête de la Banque centrale européenne». Néanmoins, malgré sa dénonciation des élites, le FN n’a cessé d’essayer de recruter de nouveaux cadres issus des élites qu’ils dénoncent afin de légitimer son discours (F. Philippot, par exemple, issu de l’Ecole Nationale d’Administration, tout comme Paul-Marie Coûteaux, ou encore des chercheurs comme Aymeric Chauprade).

Le discours est travaillé afin d’apporter des réponses aux questions d’un électorat populaire qui a encore à perdre dans la mondialisation.

Le Front National n’aborde pas seulement les questions que d’autres partis politiques essaient d’éviter. Il apporte également une grille de lecture à ses lecteurs pour appréhender et donner sens aux nouvelles réalités individuelles et collectives. Il arrive à donner sens à un imaginaire collectif et à construire des images évocatrices, ce à quoi échoue aujourd’hui la gauche française. Marine Le Pen donne forme et corps aux peurs en parlant tout au long de ses discours de « déclin », de « ténèbres » ou d’autres termes évoquant plus l’apocalypse que l’amélioration des situations individuelles et collective. Tout en adoptant les exigences d’un discours sécularisé et technocratique, elle n’oublie pas les invocations des fondamentaux de l’extrême droite que sont Barrès et Maurras.

 

Est-ce un parti qui pourrait accepter des alliances avec des partis politiques de d’autres pays? Quel est le genre de politique étrangère que serait tenté de développer le FN?

 

Le Font National a tenté de constituer un groupe au Parlement européen à la suite des élections européennes de 2014. Il a plusieurs alliés en Europe : le Parti de la Liberté aux Pays-Bas, le FPÖ en Autriche ou le Vlaams Belang, en Belgique. Néanmoins, d’autres partis nationalistes en Europe refusent de s’allier avec lui en raison de ses positions et surtout de son histoire. C’est le cas par exemple de l’UKIP au Royaume-Uni.

Il a également des représentants à l’étranger, notamment en Amérique du Nord. D’autres partis français comme l’UMP ou le PS sont également organisés à l’étranger. N’oublions pas qu’il y a des circonscriptions législatives pour les Français à l’étranger.

Récemment, le Front National a pris position sur l’augmentation des frais d’inscription pour les étudiants français s’inscrivant pour la première fois dans une université au Québec. Des jeunes Péquistes ont proposé de signer un texte en commun avec les membres du Front National de la Jeunesse (FNJ) pour dénoncer cette décision. Il y a eu une remise au clair très rapidement par Léo Bureau-Blouin. Il est probable que ces jeunes ont voulu s’associer avec le FNJ plus par méconnaissance du parti de Marine Le Pen que par véritables convergences idéologiques. Cette dernière arrive souvent à alimenter le trouble idéologique autour de son parti, ce qui a pour conséquence que certaines personnes sont tentées de s’en rapprocher.

Le FN avait adressé ses félicitations à Pauline Marois pour son élection comme première femme Première Ministre du Québec. Il justifie ce soutien en raison des positions souverainistes du Parti Québécois. Par ailleurs, la conception du souverainisme est différente en France et au Québec. La France est déjà un pays souverain, le Québec non. Les revendications souverainistes du PQ et du FN ne sont, par conséquent, ni de même nature, ni avec les mêmes objectifs.

Deux partis sont nés au Canada et au Québec portant le même nom : le Front National du Canada et le Front National du Québec. Ils sont pour le moment très peu médiatisés. On retrouve dans leurs propositions de nombreuses convergences avec le parti français sur la sauvegarde du patrimoine chrétien, l’islam ou l’immigration. Il prendra part à la manifestation du mouvement xénophobe PEGIDA du 28 mars. Compte tenu des positions du Front National du Canada sur l’islam, il est tout à fait logique qu’il participe à ce mouvement. Sur sa page Facebook, il explique être d’ailleurs pour « l’interdiction de l’islam, en public et sur Internet, sous toutes ses formes ».

L’autre parti a été constitué en 2012 et est absolument inconnu d’une grande majorité des Québécois. Ces deux partis sont à ce jour encore microscopiques et peu connus tant au Québec qu’au Canada mais il faut tout de même conserver un œil sur eux et suivre leurs évolutions potentielles.

 

Un très grand merci à Anaïs!

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Journaliste indépendante