Élections municipales: pas encore Coderre…

Dimanche, le 5 novembre se tiennent les élections municipales à travers la province. Comme d’habitude, celles de Montréal retiennent l’attention des médias. Trois grands quotidiens de la métropole (Le Devoir, La Presse et la Montreal Gazette) ont pris une position éditoriale en faveur de la réélection du maire actuel, Denis Coderre.

Dans les trois textes, on considère important de mentionner que le maire sortant n’est «pas parfait». Nous sommes effectivement d’accord avec cette affirmation spécifique, mais nous nous questionnons sur leur conclusion.

Il est vrai que Montréal, à sa dernière élection, sortait d’une série de scandales—pas de ceux à propos desquels on chuchote autour d’un café, mais de ceux qui coûtent chers en fonds publics et nuisent à la construction d’infrastructures de qualité. Il serait cependant fautif de prétendre que ce qui a suivi était nécessairement bien. Peut-être mieux sur certains aspects, mais pas du tout sur toute la ligne.

Nous ne ferons pas ici l’étalage de tous les reproches qui ont été faits à l’endroit de l’administration de Denis Coderre, mais notons-en quelques-un.

La transparence est un aspect essentiel de tout gouvernement, surtout lorsque l’on prétend à se sortir d’un système de corruption généralisée. Il est essentiel que les habitants et habitantes de la ville soient au courant des projets qui les concernent, par exemple, le développement d’une ville intelligente. Quand, en plus, on connaît au moins l’existence de tensions à l’interne au Service de Police de la Ville de Montréal (SPVM) et la tension entre le maire et la haute direction de ce dernier, on ne peut que se demander si les changements qui s’y opèrent sont pour le mieux de toutes et tous.

Il est également important de se rappeler qu’une ville n’est pas composée que d’administrateurs et administratrices, mais aussi de gens qui l’habitent. Les initiatives citoyennes, particulièrement celles à l’échelle locale, doivent être encouragées. Il faut créer et entretenir un climat propice à la conception et la réalisation de telles initiatives. Une métropole comme celle-ci peut certes être l’hôtesse de grands événements, mais il faut aussi permettre aux gens qui utilisent l’espace public, ou souhaiteraient l’utiliser, de penser au comment de cet usage. Rappelons au passage que la ville a des besoins criants en accessibilité.

Nous n’avons pas l’habitude de prendre position en faveur d’une candidate ou d’un candidat, ou d’un parti en particulier. Nous pouvons cependant affirmer que nous ne donnons pas notre appui à la réélection de Denis Coderre à la mairie. Nous espérons que les Montréalais et Montréalaises pourront travailler ensemble à bâtir une ville qui tient compte des besoins et réalités de tous et toutes.

Addendum (5 novembre, 12h31): L’auteure a oublié de mentionner que Montréal se situe sur un territoire mohawk non-cédé sur l’île de Tiohtià:ke.

Éditoriaux:

La Presse: Un deuxième mandat pour Coderre
Le Devoir: Denis Coderre avec un bémol
Montreal Gazette: Denis Coderre has earned a second term